Soyons honnêtes, pour la plupart des gens la ville de Lorient n’évoque pas beaucoup plus que quelques mouettes, du cidre dans un bol et un bon vieil air de biniou. Eh bien soyez prévenus, désormais la ville aux cinq ports ne sera plus que le point de rassemblement de tous les celtes du monde mais aussi celui des fans de musique indé, alternative et autres extremistes musicaux grâce au festival Les Indisciplinées qui en est à sa 8ème édition cette année.
Mise en situation : Gare de Nantes 19h05, le train démarre direction Quimper et on sait qu’on va surement louper le premier groupe, fait chier, surtout que ce soir ils jouent à domicile.Les fous furieux de Death Engine reviennent au bercail après une petite tournée Européenne de deux semaines, un trajet Leipzig – Lorient dans les pattes et hop prêts à prendre le Manège d’assaut ! Le train arrive tard, mais le concert commence avec la demi heure de retard de circonstance, c’est pas un concert de variet’ les gars ! On déboule dans la salle les sacs encore sur le dos pour assister de justesse au dernier morceau, No Hope, où le groupe apparemment déjà bien chaud finit d’assommer le public avec la lourdeur qui leur est propre. La pluie de plomb finit de s’abattre, la guitare finit dans la grosse caisse, le public à l’air ravi.
Après un rapide changement de plateau ponctué par le Dj set du Secret, c’est au tour des Parisiens de Wall of Death de conquérir le Manège, malgré un inconfort visible au début du set ils se mettent rapidement dedans, leur rock psyché résonne dans la salle où le public éparse semble un peu peiner à rentrer dans le délire, les morceaux s’enchainent, un gars bourré crie « Rock’n’Roll » mais la salle rit… Lorient est un peu difficile ce soir et malgré le professionnalisme du groupe on adhère pas vraiment, on a même du mal à rester jusqu’au bout.
La tension monte d’un cran : la réputation du dernier groupe de la soirée n’est plus à faire, le groupe le plus bruyant de New York s’empare de la scène du manège. A Place To Bury Strangers, qui dans leur merch vendent des bouchons d’oreilles à leur effigie, monte sur scène illuminés par les voyants rouges de leurs amplis et dissimulés par une fumée épaisse à nager dedans. L’Hypnose collective commence, la basse rugit, la batterie martèle et la guitare de Oliver Ackermann hurle à en faire saigner les tympans d’un public qui ne demande que ça. Le groupe se démène sur scène, les lumières stroboscopiques manquent de provoquer des crises d’épilepsie dans l’audience, ceux qui sont venus là par hasard doivent certainement flipper sévère ! Après un dernier morceau en rappel les Américains laissent le Manège en état de choc, même les plus sobres titubent, une soirée spectaculaire placée sous le signe du bruit au sens le plus noble du mot!